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Une fenêtre pour le CFCM




Une fenêtre pour le CFCM
Le 20 juin, soit dix ans après Nicolas Sarkozy, le président de la République Emmanuel Macron honora de sa présence l’iftar du Conseil français du culte musulman(CFCM). Pas une simple visite protocolaire en coup de feu, mais une véritable rencontre où le président prit le temps d’échanger avec les convives, tout en acceptant les nombreuses demandes de selfies.
C’est dans cette ambiance chaleureuse que le président, dans un discours empreint de réalisme mais aussi de fermeté, a appelé les citoyens de confession musulmane à prendre leur part de responsabilité dans la formation des imams sur le sol français, la lutte contre le fanatisme et le repli identitaire, sans oublier une meilleure représentativité dans le processus électoral du CFCM.
En vérité, ce quinquennat est une véritable opportunité pour le CFCM. On peut y voir deux raisons. La première tient au fait que le CFCM est en face d’un exécutif qui ne fait pas du sujet « islam/musulmans » l’épouvantail pour éclipser les fâcheux sujets socio-économiques. La seconde tient au constat que l’ombre menaçante du Front national sur l’échiquier politique s’est quelque peu dissipée. La lepénisation des esprits s’est enrayée dans le face-à-face Macron/Le Pen lors du débat pour la présidentielle.
Le défi est cependant de taille pour Ahmet Ogras, le nouveau président du CFCM qui succède à Anouar Kbibech, l’homme qui a su donner de l’épaisseur à l’institution face aux terribles attentats qui ont touché notre pays. Car les obstacles propres au CFCM sont toujours là : absence de moyens financiers de l’organisme et présence de calculs politiques des fédérations à seulement deux ans des élections qui mettront, de fait, un terme à la présidence tournante.

Mohammed Colin le Jeudi 24 Août 2017


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Edito

Les défis que nous pose TikTok

Mohammed Colin - 17/03/2023
TikTok, soupçonné d’espionnage, est à présent banni des supports professionnels de la Commission européenne et du Parlement européen.  La France envisage elle aussi ce type de mesures pour ses fonctionnaires.  Le sujet interroge notre souveraineté mais aussi notre place dans le monde, dans la mesure où l’Europe n’a pas su mettre sur orbite des applications aussi puissantes que celles issues de la Silicon Valley ou de Shenzhen. Nous ne sommes plus dans le game ! Nos cerveaux – ingénieurs et designers –, tout comme nos millions d’usagers, sont captifs d’entreprises implantées sur l’axe Pacifique. À côté de cela, il y a d’autres enjeux que l’on peut qualifier de civilisationnels. Derrière ces interfaces que l’on croit insignifiantes se cachent des algorithmes sophistiqués dont l’un des buts est de faire émerger des intelligences artificielles.  Elles seront au cœur des prochaines révolutions industrielles. ChatGPT en est un avant-goût. Ces IA sont entrainées grâce à notre généreuse participation collective que représente notre travail quotidien non rémunéré. Par exemple, quand nous insérons, modifions ou légendons des photos, ce sont autant d’informations captées par ces algorithmes pour affiner leurs apprentissages.  Ces plateformes, conçues pour être addictives en ciblant le circuit neuronal de la récompense, sont un bouffe-temps qui altère la concentration des plus jeunes dans leurs études, quand il ne sert pas de bras armé au service du harcèlement scolaire. A propos de TikTok, le président de la République ne l’a-t-il pas qualifié de « premier perturbateur (psychologique)… chez les enfants et les adolescents » ? Ce mois du Ramadan est peut-être l’occasion de décrocher des usages parasites.