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« The Great Replacement »




ça claque comme le titre d’un film à grand budget. Les éléments dramaturgiques ne sont pas en reste non plus : invasion, résistance, complot… C’est tout sauf de la fi ction. En l’occurrence, c’est le titre du manifeste par lequel le terroriste d’extrême droite justifi e la tuerie de masse islamophobe en Nouvelle-Zélande. Mais c’est avant tout la traduction du « grand remplacement », théorie d’extrême droite popularisé par l’essayiste français Renaud Camus. Une théorie racialiste qui valide l’existence de races humaines.
En outre, l’essayiste encourage vivement la préservation de ces races et s’oppose fermement à toute forme de métissage !
Pour autant, il n’introduit pas de hiérarchie et d’inégalité entre les « races ». On ne peut donc scientifiquement qualifier de racisme la théorie. Le « chacun chez soi » et le rejet de tout type de diaspora sont, en revanche, ardemment défendus. La pensée du grand remplacement est traversée par deux grandes obsessions : le taux de natalité des populations extra-europeéennes et le reniement de la culture d’origine des populations dites autochtones. C’est donc une théorie à rebours des évolutions sociales et technologiques de notre époque qui encouragent la rencontre et le mélange des peuples. Il est troublant de voir que les terroristes de l’extrême droite ont beaucoup en commun avec les terroristes islamistes.
Outre l’usage de la violence et des procédés de tueries de masse, chacun promeut à sa manière une société de clôture. Plus inquiétant encore, les opérations terroristes des uns renforcent les positions des autres. Et nous sommes qu’au début du problème... 

Mohammed Colin le Lundi 29 Avril 2019


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Lundi 23 Octobre 2023 - 18:05 La double onde de choc

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Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.