Connectez-vous S'inscrire
Salamnews

Perturbations




« JE SUIS MAMAN DE DEUX ADOLESCENTS, UN GARÇON DE 13 ANS ET UNE FILLE DE 15. Je vous avoue que je craque.Ils sont très agressifs avec mon mari et moi, ils s’enferment chacun dans un silence plein de sous-entendus dès que je leur adresse la parole ou pose une question. Ils exigent, font du chantage, n’hésitent pas à menacer d’une fugue ou pire si je leur refuse quelque chose, bref, ils me font tourner en bourrique. Je me demande si c’est normal, je suis inquiète pour eux et leur avenir. »
 
Fatima Zohra, 36 ans

 

Chams en Nour. Je vous comprends, c’est une période difficile mais, rassurez-vous, elle n’est pas faite pour durer. L’adolescence d’un être humain marque  son incarnation, une étape essentielle de son évolution. Quelque chose s’achève du long processus de constitution du « moi », la fameuse nafs et cela ne se passe pas sans casse.
Pour s’individualiser, trouver ses propres repères, s’inventer soi-même en quelque sorte, l’adolescent a besoin de s’affronter à ses parents, jusque-là ses principaux points de repère dans la vie. Je trouve au contraire très rassurant que vos enfants se sentent suffisamment aimés pour pouvoir vous défier sans craindre la rupture. Tenez ferme, car ils vont finir par se trouver, s’apaiser et vous dire gentiment qu’ils vous aiment. Juste une question de patience…

 

Chams en Nour, psychanalyste le Lundi 3 Décembre 2012


Dans la même rubrique :
< >

Mardi 1 Octobre 2013 - 09:52 Doutes et certitudes

Lundi 3 Décembre 2012 - 12:36 Détresses et questionnements 2

Edito | Tête d'affiche | Une Ville, une mosquée | Beauté | Business | Sport | De vous à nous





Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.