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Perturbations 2




« J’AI PAS MAL HÉSITÉ À VOUS ÉCRIRE, MAIS JE ME SENS MAL et j’ai besoin d’un avis extérieur.

Deux amis de ma cité évoluent d’une façon bizarre : quand  on est en groupe, ils donnent des leçons de bon comportement, nous reprochent d’écouter certaines musiques, ont des avis sur tout et s’abritent derrière une attitude supérieure, sûrs qu’ils sont dans le vrai. Seulement, quand je les vois dans l’intimité, je m’aperçois qu’ils ne font pas ce qu’ils disent. Cela me choque et  j’aimerai leur parler, mais j’ai peur des représailles. Que feriez-vous ? »

Habib, 23 ans
 
 

Chams en Nour

À votre place, je me tairais. Je ne suis pas sûre qu’ils soient disposés à écouter un autre avis et être mis devant la réalité : ce sont des hypocrites. Une attitude
que le vrai islam ne peut tolérer. Il leur reste du chemin à faire, cela s’appelle le grand jihâd, comme vous le savez certainement, c’est-à-dire travailler sur ses défauts et apprendre à se connaître pour évoluer, améliorer son comportement, lutter contre les tendances tyranniques du moi : l’envie, la jalousie, le mensonge, les pulsions non maîtrisées.
 
Un sage a dit à ce propos : « Le recueillement de l’extérieur accompagné de la perversion du coeur ne génère que l’ostentation. » Le fait que vous vous sentiez mal à cause de cela prouve que votre âme a soif de sincérité. C’est vous qui êtes dans le vrai. 

Chams en Nour, psychanalyste le Lundi 1 Octobre 2012


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Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.