
De Maurice Béjart à Diam’s, en passant par Éva de Vitray-Meyerovitch, Cat Stevens, Olivier Saint-Jean (1er basketteur français à être drafté en NBA), sans oublier René Guénon et tant d’autres célébrités mais aussi des anonymes, les chemins menant à l’islam sont multiples. Si le ticket pour embarquer est très facile à se procurer – quelques mots à prononcer suffisent pour attester de sa foi musulmane –, le voyage, lui, est très complexe, parfois même périlleux. Car la voie est jonchée d’épreuves aussi bien sociales qu’intimes, qui transforment ces êtres à jamais.
Longtemps ces convertis à l’islam étaient des intellectuels. Les petites gens ont suivi. Il y a chez eux moins de réserve, peut-être plus de spontanéité, et même de décisions, disons-le, impulsives. Il y a aussi beaucoup de sincérité, même s’il y a toujours la phase de vouloir « être plus musulman que les musulmans »... Néanmoins, il reste difficile de dresser un portait des convertis tant les visages sont pluriels. Et ce n’est surtout pas le portrait morbide que certaines émissions télévisées tentent depuis quelques mois de nous imposer.
Comparé aux autres religions, l’islam de France est pour le moment un islam indigent du point de vue tant matériel qu’éducatif. L’accueil des convertis est plein de bonnes intentions avec une volonté forte de bien les intégrer. Hélas, ce n’est pas suffisant. Tant les difficultés auxquelles sont confrontés les convertis peuvent parfois être nombreuses. C’est pourquoi les espaces de parole, les oeuvres de témoignages de 10, 20, 30 années, voire de toute une vie de cheminement, sont absolument nécessaires. Les références sont encore rares. Mais la prise de conscience est bien là.