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De Maurice Béjart à Diam’s, en passant par Éva de Vitray-Meyerovitch, Cat Stevens, Olivier Saint-Jean (1er basketteur français à être drafté en NBA), sans oublier René Guénon et tant d’autres célébrités mais aussi des anonymes, les chemins menant à l’islam sont multiples. Si le ticket pour embarquer est très facile à se procurer – quelques mots à prononcer suffisent pour attester de sa foi musulmane –, le voyage, lui, est très complexe, parfois même périlleux. Car la voie est jonchée d’épreuves aussi bien sociales qu’intimes, qui transforment ces êtres à jamais.
 
Longtemps ces convertis à l’islam étaient des intellectuels. Les petites gens ont suivi. Il y a chez eux moins de réserve, peut-être plus de spontanéité, et même de décisions, disons-le, impulsives. Il y a aussi beaucoup de sincérité, même s’il y a toujours la phase de vouloir « être plus musulman que les musulmans »... Néanmoins, il reste difficile de dresser un portait des convertis tant les visages sont pluriels. Et ce n’est surtout pas le portrait morbide que certaines émissions télévisées tentent depuis quelques mois de nous imposer.
 
Comparé aux autres religions, l’islam de France est pour le moment un islam indigent du point de vue tant matériel qu’éducatif. L’accueil des convertis est plein de bonnes intentions avec une volonté forte de bien les intégrer. Hélas, ce n’est pas suffisant. Tant les difficultés auxquelles sont confrontés les convertis peuvent parfois être nombreuses. C’est pourquoi les espaces de parole, les oeuvres de témoignages de 10, 20, 30 années, voire de toute une vie de cheminement, sont absolument nécessaires. Les références sont encore rares. Mais la prise de conscience est bien là. 
 

Mohammed Colin le Jeudi 6 Décembre 2012


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Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.