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Salamnews

La crise n’explique pas tout




La crise n’explique pas tout
C’est avec grand plaisir que nous vous retrouvons après ces quelques mois d’absence. Vous le savez bien, la presse écrite se porte aujourd’hui fort mal. Il suffit de constater, depuis plusieurs années, la restructuration des titres ou tout bonnement leur disparition tels La Tribune, Bakchich, etc. Alors, oui, la crise économique en est la grande fautive. Mais pas seulement.
 
Outre le pouvoir d’achat en nette diminution, les investissements publicitaires ont tendance à privilégier le hors-médias et les panneaux d’affichage. Cette tendance générale est encore plus sévère pour les titres dits affinitaires. Car, pour certains annonceurs, directeurs marketing et médiaplanneurs, « les Noirs, les Arabes, les musulmans ne lisent pas » (sic). Au mieux, ils regardent les images sur les panneaux d’affichage ou captent les messages dans les contextes seulement de divertissement. Les préjugés vont bon train, bien que Salamnews soit diffusé à plus de 100 000 exemplaires, témoignant ainsi du large lectorat que nous touchons.
 
Fort heureusement, d’autres annonceurs ont compris que ces publics ont les mêmes modes de consommation des médias, qu’ils soient généralistes ou affinitaires. Nous tenons une nouvelle fois à les remercier pour leur confiance.
 
Enfin, nous souhaitons rendre un dernier hommage à Stéphane Hessel, à qui toute la rédaction porte une très grande admiration. Il nous avait rédigé un article lors du cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Et nous lui avions consacré notre tête d’affiche en avril 2011. Nous nous joignons aux nombreuses demandes qui affluent pour que la dépouille de ce grand homme ayant contribué à l’aura de la France figure au Panthéon.


Mohammed Colin le Vendredi 1 Mars 2013


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Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.