Connectez-vous S'inscrire

Islamophobie




Islamophobie
Depuis une décennie, nous assistons à une lente mais véritable progression de l’islamophobie. De nombreuses études indépendantes ne cessent de mettre au jour ce fléau qui ronge notre pays et fragilise sa cohésion sociale. Mais, depuis quelque temps, l’islamophobie a franchi un cran supérieur. Hier, l’islamophobie semblait être circonscrite à la parole. Aujourd’hui, elle est passée au stade de la violence physique, comme en témoignent les agressions d’Argenteuil et d’Orléans. Pas besoin d’être devin pour prévoir l’accroissement de cette violence : il suffit de se rappeler comment l’antisémitisme a prospéré durant l’entre-deuxguerres.Le chemin est tout tracé.
 
Chez nos voisins belges, des sénateurs n’ont pas attendu et ont déposé une résolution pour lutter contre l’islamophobie. La Belgique semble donc plus en avance sur la France, qui, elle, accuse un sérieux retard, comme l’a souligné le Réseau européen contre le racisme (ENAR). Selon une enquête qualitative menée à l’échelle européenne dans 26 nations, l’ENAR montre que les femmes et les mosquées sont les cibles favorites des islamophobes ; les femmes musulmanes étant doublement victimes car stigmatisées du fait à la fois de leur croyance religieuse et de leur sexe. L’enquête précise que le discours islamophobe en France, contrairement aux autres pays européens, n’est pas propulsé uniquement par les partis de l’extrême droite mais qu’il est relayé par une grande partie de la classe politique de droite comme de gauche.

Cela étant dit, les citoyens de cultures musulmanes doivent éviter de s’enfermer dans un rôle victimaire, qui freine leurs participations sociales et économiques. Le combat contre l’islamophobie est celui de toute la société. Excellent Ramadan.

Mohammed Colin le Lundi 15 Juillet 2013


Dans la même rubrique :
< >

Vendredi 17 Mars 2023 - 18:00 Les défis que nous pose TikTok

Mardi 13 Décembre 2022 - 10:50 Une planète en souffrance

Edito | Tête d'affiche | Une Ville, une mosquée | Beauté | Business | Sport | De vous à nous





Edito

Les défis que nous pose TikTok

Mohammed Colin - 17/03/2023
TikTok, soupçonné d’espionnage, est à présent banni des supports professionnels de la Commission européenne et du Parlement européen.  La France envisage elle aussi ce type de mesures pour ses fonctionnaires.  Le sujet interroge notre souveraineté mais aussi notre place dans le monde, dans la mesure où l’Europe n’a pas su mettre sur orbite des applications aussi puissantes que celles issues de la Silicon Valley ou de Shenzhen. Nous ne sommes plus dans le game ! Nos cerveaux – ingénieurs et designers –, tout comme nos millions d’usagers, sont captifs d’entreprises implantées sur l’axe Pacifique. À côté de cela, il y a d’autres enjeux que l’on peut qualifier de civilisationnels. Derrière ces interfaces que l’on croit insignifiantes se cachent des algorithmes sophistiqués dont l’un des buts est de faire émerger des intelligences artificielles.  Elles seront au cœur des prochaines révolutions industrielles. ChatGPT en est un avant-goût. Ces IA sont entrainées grâce à notre généreuse participation collective que représente notre travail quotidien non rémunéré. Par exemple, quand nous insérons, modifions ou légendons des photos, ce sont autant d’informations captées par ces algorithmes pour affiner leurs apprentissages.  Ces plateformes, conçues pour être addictives en ciblant le circuit neuronal de la récompense, sont un bouffe-temps qui altère la concentration des plus jeunes dans leurs études, quand il ne sert pas de bras armé au service du harcèlement scolaire. A propos de TikTok, le président de la République ne l’a-t-il pas qualifié de « premier perturbateur (psychologique)… chez les enfants et les adolescents » ? Ce mois du Ramadan est peut-être l’occasion de décrocher des usages parasites.