
Depuis une décennie, nous assistons à une lente mais véritable progression de l’islamophobie. De nombreuses études indépendantes ne cessent de mettre au jour ce fléau qui ronge notre pays et fragilise sa cohésion sociale. Mais, depuis quelque temps, l’islamophobie a franchi un cran supérieur. Hier, l’islamophobie semblait être circonscrite à la parole. Aujourd’hui, elle est passée au stade de la violence physique, comme en témoignent les agressions d’Argenteuil et d’Orléans. Pas besoin d’être devin pour prévoir l’accroissement de cette violence : il suffit de se rappeler comment l’antisémitisme a prospéré durant l’entre-deuxguerres.Le chemin est tout tracé.
Chez nos voisins belges, des sénateurs n’ont pas attendu et ont déposé une résolution pour lutter contre l’islamophobie. La Belgique semble donc plus en avance sur la France, qui, elle, accuse un sérieux retard, comme l’a souligné le Réseau européen contre le racisme (ENAR). Selon une enquête qualitative menée à l’échelle européenne dans 26 nations, l’ENAR montre que les femmes et les mosquées sont les cibles favorites des islamophobes ; les femmes musulmanes étant doublement victimes car stigmatisées du fait à la fois de leur croyance religieuse et de leur sexe. L’enquête précise que le discours islamophobe en France, contrairement aux autres pays européens, n’est pas propulsé uniquement par les partis de l’extrême droite mais qu’il est relayé par une grande partie de la classe politique de droite comme de gauche.
Cela étant dit, les citoyens de cultures musulmanes doivent éviter de s’enfermer dans un rôle victimaire, qui freine leurs participations sociales et économiques. Le combat contre l’islamophobie est celui de toute la société. Excellent Ramadan.
Cela étant dit, les citoyens de cultures musulmanes doivent éviter de s’enfermer dans un rôle victimaire, qui freine leurs participations sociales et économiques. Le combat contre l’islamophobie est celui de toute la société. Excellent Ramadan.