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Deux anniversaires




Deux anniversaires

En ce début d’année 2014, nous avons assisté à deux grandes commémorations.

Le premier (sombre) anniversaire vient pointerles dix années de la loi du 15 mars 2004 interdisant les signes religieux dans les écoles publiques. Cette loi fut promulguée à la suite du rapport de la commission Stasi, qui s’était réunie à la demande de Jacques Chirac, président de la République, après une quinzaine d’années d’âpres débats sur le foulard et l’école. Le législateur pensait régler une fois pour toutes la question du foulard au sein de l’école et pacifier le débat public sur la présence musulmane.

Dix ans plus tard, nous pouvons affirmer qu’il n’en est rien. Dans un contexte où la figure du musulman est utilisée pour récupérer les voix de l’extrême droite, le débat s’est vite déplacé sur l’interdiction (ou non) du voile dans les universités, les entreprises, à l’hôpital ou pour les mères souhaitant accompagner les sorties scolaires… Pire encore, le comitédes droits de l’homme de l’ONU a enjoint la France, début 2013, à réviser sa loi du 15 mars 2004, qui « viole les dispositions de l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ».

La seconde commémoration a inauguré, le 18 février 2014, le mémorial du soldat musulman, à la Grande Mosquée de Paris, dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale. 70 000 soldats musulmans et 16 600 autres perdirent la vie pour la France

pendant les premier et second conflits mondiaux. « La France n’oubliera jamais le prix du sang versé », a déclaré François Hollande. En

s’adressant à la communauté nationale, le chef de l’État a affirmé que l’islam de France « est parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Deux commémorations qui montrent les rapports compliqués que l’État entretient avec le fait musulman.


Mohammed Colin le Mardi 1 Avril 2014


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Edito

Les défis que nous pose TikTok

Mohammed Colin - 17/03/2023
TikTok, soupçonné d’espionnage, est à présent banni des supports professionnels de la Commission européenne et du Parlement européen.  La France envisage elle aussi ce type de mesures pour ses fonctionnaires.  Le sujet interroge notre souveraineté mais aussi notre place dans le monde, dans la mesure où l’Europe n’a pas su mettre sur orbite des applications aussi puissantes que celles issues de la Silicon Valley ou de Shenzhen. Nous ne sommes plus dans le game ! Nos cerveaux – ingénieurs et designers –, tout comme nos millions d’usagers, sont captifs d’entreprises implantées sur l’axe Pacifique. À côté de cela, il y a d’autres enjeux que l’on peut qualifier de civilisationnels. Derrière ces interfaces que l’on croit insignifiantes se cachent des algorithmes sophistiqués dont l’un des buts est de faire émerger des intelligences artificielles.  Elles seront au cœur des prochaines révolutions industrielles. ChatGPT en est un avant-goût. Ces IA sont entrainées grâce à notre généreuse participation collective que représente notre travail quotidien non rémunéré. Par exemple, quand nous insérons, modifions ou légendons des photos, ce sont autant d’informations captées par ces algorithmes pour affiner leurs apprentissages.  Ces plateformes, conçues pour être addictives en ciblant le circuit neuronal de la récompense, sont un bouffe-temps qui altère la concentration des plus jeunes dans leurs études, quand il ne sert pas de bras armé au service du harcèlement scolaire. A propos de TikTok, le président de la République ne l’a-t-il pas qualifié de « premier perturbateur (psychologique)… chez les enfants et les adolescents » ? Ce mois du Ramadan est peut-être l’occasion de décrocher des usages parasites.