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Dépasser la peur




Ce vendredi 13 novembre 2015, la folie meurtrière a de nouveau frappé. Tuant à Paris et à Saint-Denis 130 personnes de 19 nationalités différentes. À travers ces personnes innocentes venues se divertir après une semaine de labeur, ce n’est pas seulement l’engagement militaire de la France qu’on a prétendument voulu condamner, c’est aussi notre modèle du vivre-ensemble, notre mode de convivialité que l’on a souhaité ébranler. 

Alors, oui, nous avons été durement secoués ! Y compris les citoyens de culture musulmane. En premier lieu, parce qu’ils font bel et bien partie intégrante de la communauté nationale et subissent profondément la douleur infligée par ces barbares fanatiques. En second lieu, parce qu’ils se sentent les otages de ces imposteurs qui brandissent l’islam comme porte-étendard de leur horrible entreprise.

Face à cette tragédie, des réactions porteuses d’espoir émanent de partout, que l’on soit croyant ou pas. L’élan de solidarité a pris le pas sur la peur. Au niveau international, il a été réconfortant de voir se répandre cette prière sur les réseaux sociaux autour du hashtag #prayforparis repris d’ailleurs par les musulmans du monde entier. 

Enfin, chez les cadres associatifs musulmans, face à leur embarras causé par ces atrocités commises au nom de leur religion, commence à émerger une ferme volonté commune de trouver des solutions pour lutter contre la radicalisation des plus jeunes et refonder une théologie contextualisée. Le CFCM a su diffuser auprès des mosquées de France, à l’occasion du sermon du vendredi qui a suivi les attentats, un appel au rejet catégorique et sans ambiguïté du terrorisme. Restons unis. Dépassons nos peurs. 


Mohammed Colin le Vendredi 4 Décembre 2015


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Edito

Les défis que nous pose TikTok

Mohammed Colin - 17/03/2023
TikTok, soupçonné d’espionnage, est à présent banni des supports professionnels de la Commission européenne et du Parlement européen.  La France envisage elle aussi ce type de mesures pour ses fonctionnaires.  Le sujet interroge notre souveraineté mais aussi notre place dans le monde, dans la mesure où l’Europe n’a pas su mettre sur orbite des applications aussi puissantes que celles issues de la Silicon Valley ou de Shenzhen. Nous ne sommes plus dans le game ! Nos cerveaux – ingénieurs et designers –, tout comme nos millions d’usagers, sont captifs d’entreprises implantées sur l’axe Pacifique. À côté de cela, il y a d’autres enjeux que l’on peut qualifier de civilisationnels. Derrière ces interfaces que l’on croit insignifiantes se cachent des algorithmes sophistiqués dont l’un des buts est de faire émerger des intelligences artificielles.  Elles seront au cœur des prochaines révolutions industrielles. ChatGPT en est un avant-goût. Ces IA sont entrainées grâce à notre généreuse participation collective que représente notre travail quotidien non rémunéré. Par exemple, quand nous insérons, modifions ou légendons des photos, ce sont autant d’informations captées par ces algorithmes pour affiner leurs apprentissages.  Ces plateformes, conçues pour être addictives en ciblant le circuit neuronal de la récompense, sont un bouffe-temps qui altère la concentration des plus jeunes dans leurs études, quand il ne sert pas de bras armé au service du harcèlement scolaire. A propos de TikTok, le président de la République ne l’a-t-il pas qualifié de « premier perturbateur (psychologique)… chez les enfants et les adolescents » ? Ce mois du Ramadan est peut-être l’occasion de décrocher des usages parasites.