Connectez-vous S'inscrire
Salamnews

Bilan 2011




Bilan 2011
L’année 2011 n’aura pas été de tout repos. Commencée sur les chapeaux de roue avec les soulèvements populaires arabes, qu’on a ensuite nommés « Printemps arabe », nous avons été pris par l’excitation joyeuse de voir les peuples tunisiens, égyptiens, libyens se libérer de leur dictateur. Ce fut une véritable onde de choc salvatrice puisque, du Maroc au Bahreïn, les peuples sont descendus dans la rue pour demander plus de droits et de liberté. Nous retiendrons des premières libérations (Tunisie et Égypte) le caractère pacifique des soulèvements. C’est un fait rare dans l’histoire des renversements de régime pour le souligner. Il aura donné le la aux autres soulèvements, jusqu’à inspirer les indignés des pays européens qui scandent : « Une vraie démocratie, maintenant ! » En Libye et en Syrie (toujours en cours), la répression s’est cependant abattue, de manière impitoyable. Le mouvement de démocratisation est toutefois en marche ; en témoignent les élections du dernier trimestre 2011 en Tunisie, en Égypte, au Maroc.

L’année 2011 aura aussi été marquée par une actualité plus qu’angoissante, où les peuples européens assistent, impuissants, au déclin de leurs économies, plombées par les dettes publiques. La situation de la Grèce au bord de la faillite faisant vaciller toute la zone euro pose la question de la solidarité européenne.
Enfin, sur le plan national, les nombreuses tentatives d’instrumentalisation de la laïcité à des fins électorales ont poussé intellectuels, responsables associatifs et représentants des principales religions de France à réaffirmer leur refus de voir une communauté se faire stigmatiser, manifestant ainsi leur solidarité avec les musulmans de France et leur attachement à la laïcité telle qu’elle a été votée en 1905.
Excellentes fêtes de fin d’année.

Mohammed Colin le Samedi 17 Décembre 2011


Dans la même rubrique :
< >

Lundi 23 Octobre 2023 - 18:05 La double onde de choc

Edito | Tête d'affiche | Une Ville, une mosquée | Beauté | Business | Sport | De vous à nous





Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.