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Salamnews

Trois décennies de marche




Trois décennies de marche
Chères lectrices, chers lecteurs, à l’occasion des 30 ans de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, nous avons le plaisir de vous présenter ce 1er hors-série de Salamnews. Cet événement qui a marqué l’Histoire contemporaine de la France se devait d’être au coeur de notre actualité tant les enjeux ont été déterminants pour les Français issus de l’immigration. Cette Marche, au départ de Marseille, à la fin de l’année 1983, qui a duré plusieurs semaines et s’est terminée par un défilé de 100 000 personnes à Paris, a mis sur le devant de la scène une nouvelle génération, les enfants des travailleurs immigrés. Jusqu’à cet événement, cette génération demeurait invisible, souvent confondue avec celle de leurs parents. Et ce, malgré leur scolarisation et leur socialisation en France. Ce sera la première génération à être confrontée au chômage de masse alors que les parents avaient vécu l’eldorado du plein-emploi…
Le racisme (comme les ratonnades), la double culture faisant que l’on est entre deux chaises sans trouver de fauteuil où s’asseoir…
Cette Marche est aussi un cas 
d’école de la meilleure récupération politique réalisée par une frange du Parti socialiste de l’époque : récupérer le mouvement antiraciste et le placer sous contrôle d’un côté, souffler sur les braises du Front national de l’autre… La Marche n’a donc pas triomphé. Contrairement à une autre Marche, celle de 1963 conduite par Martin Luther King à Washington, qui a su si bien inspirer le père Christian Delorme et le pasteur Jean Costil. Si le bilan n’est pas autant positif que celle d’outre-Atlantique, la Marche française a cependant la même portée symbolique dans notre mémoire collective. Trente ans plus tard, se la remémorer – pour mieux construire l’avenir – nous paraît indispensable.

Mohammed Colin le Mardi 3 Décembre 2013


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Edito

Notre humanité entre l’IA et le carbone

Mohammed Colin - 12/06/2023
Pierre Boulle, auteur de La planète des singes, n’a pas eu le loisir de pianoter sur les smartphones mais sa vision d'une humanité qui régresse au stade de l’animal illustre bien les inquiétudes que génèrent aujourd’hui les technologies. Avec ChatGPT, c’est qu’à force de tout déléguer, en particulier notre réflexion, on peut craindre de s’affaiblir cérébralement. Bien sûr, certains diront que c’est une vieille rengaine dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication. Des débats similaires sur le passage des cultures orales aux cultures écrites animèrent les échanges des élites d’autrefois. Socrate attribuait la primauté au propos oral sur l’écrit par exemple. Se questionner ne signifie pas refouler les évolutions techniques. C’est au contraire aider à penser le cadre pour une bonne intégration des outils. Dans le cas des IA, la venue de ChatGPT offre une nouvelle perspective pour réfléchir collectivement sur ce qui fonde notre humanité.  Au moment où sont écrites ces lignes, Paris accueille les nations du monde pour trouver des solutions contre la pollution des matières plastiques. La conception d’un traité juridique est à l’ordre du jour. « Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans », alerte la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Une calamité telle qu'elle fait émerger un septième continent en plein océan Pacifique que pourrait observer la Saoudienne Rayyanah Barnawi, première femme arabe à aller dans l’espace et à réaliser que cette matière « miracle »  issue des industries pétrolières de l’après-Seconde Guerre Mondiale est devenue, 70 ans après, un fléau planétaire. N’attendons pas ce temps pour faire cet horrible constat avec l’industrie du numérique. Vitalik Buterin, fondateur de la blockchain d'Ethereum, seconde cryptomonnaie après le Bitcoin, annonce vouloir réduire de 99 % sa production énergique. C’est un très bon signal.