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Rebelote




Rebelote
Un navet d’à peine 14 min posté sur YouTube aura une nouvelle fois, comme en 2005 avec « les caricatures de Mahomet », projeté les musulmans sur le devant de la scène médiatique mondiale. Évidemment, tout ce bruit et toute cette fureur ne sont pas dénués de fondements. Les caricatures, par le dessin ou par la vidéo, de la figure sacrée du Prophète de l’islam n’ont d’autre objectif que d’offenser les croyants musulmans et de provoquer des manifestations à répétition dans les pays arabo-musulmans.

 De provocation en provocation, les musulmans de par le monde ne seraient donc condamnés à réagir et à se faire entendre que par l’émotion et le chaos, quitte à entraîner la mort. Et, de toute évidence, en totale contradiction avec l’attitude même du Prophète de l’islam, que les biographes qualifient endurante et patiente envers les offenses de ses contemporains. Face à cette poussée de fièvre, certains esprits chagrins font déjà le procès du Printemps arabe,  regrettant le temps des dictatures. Qui a dit que le chemin qui sépare les régimes autoritaires des démocraties serait pavé de roses ?
 
Outre les masses populaires excédées par les difficultés socio-économiques des pays arabo-musulmans en transition et Charlie Hebdo préoccupé par des besoins de trésorerie, notons que cette vaste supercherie n’a trompé personne. Hillary Clinton a très vite dénoncé le caractère écoeurant de cette vidéo anti-islam. 

En France, les quelques pieds nickelés à manifester devant l’ambassade des États-Unis n’auront intéressé que les médias à court de sujet sensationnaliste. Retenons simplement l’attitude responsable et le discernement dont ont fait preuve les musulmans de France dans leur écrasante majorité. Voilà une attitude digne et républicaine.

Mohammed Colin le Samedi 15 Septembre 2012


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Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.