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Ouf!




Ouf!
C’est un « Ouf » de soulagement que nous avons été nombreux à émettre au soir du second tour de l’élection présidentielle. Le scénario du pire a donc été évité. Contrairement à nos voisins britanniques et américains, notre pays aura su résister aux sirènes du populisme et de l’isolationnisme. Mieux encore, nos voix auront poussé à la magistrature suprême un candidat qui n’aura jamais autant mouillé sa chemise pour défendre le projet européen.
Car même si la dynamique européenne semble éprouver de nombreuses difficultés, nous ne pouvons jeter le bébé avec l’eau du bain. C’est vite oublier que l’Europe a ouvert une période de paix et de prospérité sans précédent, succédant à plusieurs dizaines de siècles de violence et de conflits interminables jusqu’aux deux guerres les plus meurtrières qu’ait connues l’humanité.
Les musulmans de France sont pour la plupart d’entre eux attachés au projet européen. Les raisons sont multiples. Nous n’en citerons que deux. L’attachement à l’humanisme européen qui, outre l’héritage gréco-latin et judéo-chrétien, puise également dans l’apport arabo-andalou. Ce sont là les racines profondément ancrées dans le sol européen. L’horizon ensuite. Cette formidable aventure humaine, institutionnelle et politique, à laquelle les citoyens européens de cultures musulmanes sont parties prenantes. L’Europe offre ce sentiment puissant et exaltant de pouvoir contribuer à l’Histoire commune. Tout reste à écrire. Et tout semble possible avec l’europhile Emmanuel Macron.

Mohammed Colin le Jeudi 1 Juin 2017


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Lundi 23 Octobre 2023 - 18:05 La double onde de choc

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Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.