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Noblesse d’État




Noblesse d’État
L’Assemblée nationale s’est largement féminisée. Ce sont 150 femmes qui siègent au Palais Bourbon. Elles n’étaient que 107 dans la précédente assemblée. Même si nous n’avons pas atteint la parité, le progrès est bien présent. Nous constatons aussi un progrès notable du côté de la représentation des minorités visibles. 11 candidats d’origine extra-européenne et ultramarins ont été élus députés. Certes, c’est un record historique mais il ne constitue pas un véritable tournant. Il ne faut pas oublier que ces élus ne constituent que le frontoffice, la vitrine politique, mais que le back-office, c’est-à-dire les hauts cadres des cabinets présidentiel et ministériels, les microprocesseurs de l’exécutif où transitent, voire s’élaborent, les grandes décisions de notre pays, manque cruellement de diversité : pas assez de femmes, de responsables issus des milieux populaires, de personnes issues des minorités visibles ; en revanche, une surreprésentation du mâle blanc quinquagénaire issu des milieux aisés et des grandes écoles.
 
La gauche revenue au pouvoir avec des intentions louables n’aura donc pas échappé au recrutement de la « noblesse d’État ». Cette lenteur à réduire le décalage dans la représentation des élus nationaux et le peuple s’explique par les mécanismes d’autoreproduction sociale, où s’exercent les solidarités de formation, de corps et de réseaux.
 
Pour mettre en phase le peuple et les élites, c’est sur un double front que le gouvernement devra prendre des mesures. Il passe par un plus large accès des
classes populaires aux grandes écoles et par le renouvellement du corps des élus en limitant le temps et le cumul des mandats politiques pour faciliter l’arrivée de nouveaux visages et de nouvelles idées.

Mohammed Colin le Jeudi 19 Juillet 2012


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Edito

Notre humanité entre l’IA et le carbone

Mohammed Colin - 12/06/2023
Pierre Boulle, auteur de La planète des singes, n’a pas eu le loisir de pianoter sur les smartphones mais sa vision d'une humanité qui régresse au stade de l’animal illustre bien les inquiétudes que génèrent aujourd’hui les technologies. Avec ChatGPT, c’est qu’à force de tout déléguer, en particulier notre réflexion, on peut craindre de s’affaiblir cérébralement. Bien sûr, certains diront que c’est une vieille rengaine dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication. Des débats similaires sur le passage des cultures orales aux cultures écrites animèrent les échanges des élites d’autrefois. Socrate attribuait la primauté au propos oral sur l’écrit par exemple. Se questionner ne signifie pas refouler les évolutions techniques. C’est au contraire aider à penser le cadre pour une bonne intégration des outils. Dans le cas des IA, la venue de ChatGPT offre une nouvelle perspective pour réfléchir collectivement sur ce qui fonde notre humanité.  Au moment où sont écrites ces lignes, Paris accueille les nations du monde pour trouver des solutions contre la pollution des matières plastiques. La conception d’un traité juridique est à l’ordre du jour. « Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans », alerte la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Une calamité telle qu'elle fait émerger un septième continent en plein océan Pacifique que pourrait observer la Saoudienne Rayyanah Barnawi, première femme arabe à aller dans l’espace et à réaliser que cette matière « miracle »  issue des industries pétrolières de l’après-Seconde Guerre Mondiale est devenue, 70 ans après, un fléau planétaire. N’attendons pas ce temps pour faire cet horrible constat avec l’industrie du numérique. Vitalik Buterin, fondateur de la blockchain d'Ethereum, seconde cryptomonnaie après le Bitcoin, annonce vouloir réduire de 99 % sa production énergique. C’est un très bon signal.