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Les jours d’après




La victoire des Bleus a mis le pays en ébullition de bonheur. Le 15 juillet 2018 restera gravé dans les mémoires. Dans ce moment de liesse, les origines culturelles et les milieux sociaux ont été oubliés. Mais demeure la même question que 20 ans plus tôt. Comment reproduire sur le champ sociétal la même unité salvatrice que sur le terrain de football qui nous a conduits sur le toit du monde ? Car là où l’équipe de France a su puiser les talents dans la diversité, les autres sphères semblent à la peine. La première étoile décrochée en 1998 avait pourtant suscité un enthousiasme comme jamais pour intégrer la diversité dans une autre compétition : l’économie. La qualification de Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002, les révoltes urbaines de 2005 et le débat gouvernemental sur l’identité nationale de 2009 ont successivement mis un terme à ce rêve. Autant dire que la désillusion de ceux qui n’ont pas le talent pour courir sur les stades fut à la hauteur de l’euphorie de 1998.

La communion des corps et des âmes qui a inondé l’espace public à l’issue de la finale France-Croatie est salutaire. Surtout au regard des terribles attentats qui ont éprouvé l’unité de notre pays. Ce bonheur collectif opère telle une catharsis. Mais le malaise provient quand il s’agit d’entrer dans le champ du politique. Les enfants de la Coupe du monde de 1998 aujourd’hui devenus parents n’attendent plus rien des politiques sur la diversité. Ils craignent que les lendemains du Mondial 2018 ne soient qu’une réplique de ceux de 1998 tant la déconvenue fut sévère. L’aigreur côtoie l’incrédulité. Pour que l’alchimie entre le sport et le politique puisse opérer, c’est un Nelson Mandela qu’il nous faut.

Mohammed Colin le Mercredi 1 Août 2018


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Edito

Notre humanité entre l’IA et le carbone

Mohammed Colin - 12/06/2023
Pierre Boulle, auteur de La planète des singes, n’a pas eu le loisir de pianoter sur les smartphones mais sa vision d'une humanité qui régresse au stade de l’animal illustre bien les inquiétudes que génèrent aujourd’hui les technologies. Avec ChatGPT, c’est qu’à force de tout déléguer, en particulier notre réflexion, on peut craindre de s’affaiblir cérébralement. Bien sûr, certains diront que c’est une vieille rengaine dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication. Des débats similaires sur le passage des cultures orales aux cultures écrites animèrent les échanges des élites d’autrefois. Socrate attribuait la primauté au propos oral sur l’écrit par exemple. Se questionner ne signifie pas refouler les évolutions techniques. C’est au contraire aider à penser le cadre pour une bonne intégration des outils. Dans le cas des IA, la venue de ChatGPT offre une nouvelle perspective pour réfléchir collectivement sur ce qui fonde notre humanité.  Au moment où sont écrites ces lignes, Paris accueille les nations du monde pour trouver des solutions contre la pollution des matières plastiques. La conception d’un traité juridique est à l’ordre du jour. « Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans », alerte la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Une calamité telle qu'elle fait émerger un septième continent en plein océan Pacifique que pourrait observer la Saoudienne Rayyanah Barnawi, première femme arabe à aller dans l’espace et à réaliser que cette matière « miracle »  issue des industries pétrolières de l’après-Seconde Guerre Mondiale est devenue, 70 ans après, un fléau planétaire. N’attendons pas ce temps pour faire cet horrible constat avec l’industrie du numérique. Vitalik Buterin, fondateur de la blockchain d'Ethereum, seconde cryptomonnaie après le Bitcoin, annonce vouloir réduire de 99 % sa production énergique. C’est un très bon signal.