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Salamnews

L’institution du CFCM




A chaque événement tragique commis au nom de l’islam surgit la question
de l’organisation du culte musulman. Le besoin de réformer l’organisation de l’islam de France se fait alors pressant face à une opinion publique en proie à l’émotion. En ligne de mire : le Conseil français du culte musulman (CFCM). On lui reproche son manque de représentativité, ses divisions internes, l’influence étrangère exercée sur la gestion du culte… Le tableau apparaît bien sombre.

La réalité est pourtant plus nuancée. L’emprise des pays étrangers n’est pas si prégnante : moins de 10 mosquées sur 2 500 ont reçu des financements extérieurs et près de 300 imams sur 3 000 (soit 10 %) sont payés par l’étranger. De plus, les quelques imams mis en cause pour le radicalisme de leurs prêches sont socialisés depuis leur jeunesse sur le territoire français. Les imams issus de l’islam dit consulaire sont, eux, légalistes et respectueux des lois du pays d’accueil. Bien qu’il ne fasse pas l’unanimité auprès de ses coreligionnaires, le CFCM est cependant clairement identifié par les cadres des autres obédiences religieuses et par les politiques.

Trente années nous séparent de la première institution représentative (le CORIF, en 1988), mais la situation reste fragile. Toute nouvelle organisation, peu importe sa forme, continuera d’être contestée. Car la plupart des musulmans ne sont pas en demande d’institutions représentatives, au contraire de l’État qui recherche un interlocuteur unique. Aussi est-il plus sage de capitaliser sur l’expérience du CFCM en élargissant sa représentativité (parité, jeunesse, diversité) et en améliorant son fonctionnement interne. Les institutions survivent toujours aux individus. Ce sera aussi une vérité pour les musulmans de France.

Mohammed Colin le Lundi 26 Février 2018


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Pierre Boulle, auteur de La planète des singes, n’a pas eu le loisir de pianoter sur les smartphones mais sa vision d'une humanité qui régresse au stade de l’animal illustre bien les inquiétudes que génèrent aujourd’hui les technologies. Avec ChatGPT, c’est qu’à force de tout déléguer, en particulier notre réflexion, on peut craindre de s’affaiblir cérébralement. Bien sûr, certains diront que c’est une vieille rengaine dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication. Des débats similaires sur le passage des cultures orales aux cultures écrites animèrent les échanges des élites d’autrefois. Socrate attribuait la primauté au propos oral sur l’écrit par exemple. Se questionner ne signifie pas refouler les évolutions techniques. C’est au contraire aider à penser le cadre pour une bonne intégration des outils. Dans le cas des IA, la venue de ChatGPT offre une nouvelle perspective pour réfléchir collectivement sur ce qui fonde notre humanité.  Au moment où sont écrites ces lignes, Paris accueille les nations du monde pour trouver des solutions contre la pollution des matières plastiques. La conception d’un traité juridique est à l’ordre du jour. « Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans », alerte la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Une calamité telle qu'elle fait émerger un septième continent en plein océan Pacifique que pourrait observer la Saoudienne Rayyanah Barnawi, première femme arabe à aller dans l’espace et à réaliser que cette matière « miracle »  issue des industries pétrolières de l’après-Seconde Guerre Mondiale est devenue, 70 ans après, un fléau planétaire. N’attendons pas ce temps pour faire cet horrible constat avec l’industrie du numérique. Vitalik Buterin, fondateur de la blockchain d'Ethereum, seconde cryptomonnaie après le Bitcoin, annonce vouloir réduire de 99 % sa production énergique. C’est un très bon signal.