A chaque événement tragique commis au nom de l’islam surgit la question
de l’organisation du culte musulman. Le besoin de réformer l’organisation de l’islam de France se fait alors pressant face à une opinion publique en proie à l’émotion. En ligne de mire : le Conseil français du culte musulman (CFCM). On lui reproche son manque de représentativité, ses divisions internes, l’influence étrangère exercée sur la gestion du culte… Le tableau apparaît bien sombre.
La réalité est pourtant plus nuancée. L’emprise des pays étrangers n’est pas si prégnante : moins de 10 mosquées sur 2 500 ont reçu des financements extérieurs et près de 300 imams sur 3 000 (soit 10 %) sont payés par l’étranger. De plus, les quelques imams mis en cause pour le radicalisme de leurs prêches sont socialisés depuis leur jeunesse sur le territoire français. Les imams issus de l’islam dit consulaire sont, eux, légalistes et respectueux des lois du pays d’accueil. Bien qu’il ne fasse pas l’unanimité auprès de ses coreligionnaires, le CFCM est cependant clairement identifié par les cadres des autres obédiences religieuses et par les politiques.
Trente années nous séparent de la première institution représentative (le CORIF, en 1988), mais la situation reste fragile. Toute nouvelle organisation, peu importe sa forme, continuera d’être contestée. Car la plupart des musulmans ne sont pas en demande d’institutions représentatives, au contraire de l’État qui recherche un interlocuteur unique. Aussi est-il plus sage de capitaliser sur l’expérience du CFCM en élargissant sa représentativité (parité, jeunesse, diversité) et en améliorant son fonctionnement interne. Les institutions survivent toujours aux individus. Ce sera aussi une vérité pour les musulmans de France.
de l’organisation du culte musulman. Le besoin de réformer l’organisation de l’islam de France se fait alors pressant face à une opinion publique en proie à l’émotion. En ligne de mire : le Conseil français du culte musulman (CFCM). On lui reproche son manque de représentativité, ses divisions internes, l’influence étrangère exercée sur la gestion du culte… Le tableau apparaît bien sombre.
La réalité est pourtant plus nuancée. L’emprise des pays étrangers n’est pas si prégnante : moins de 10 mosquées sur 2 500 ont reçu des financements extérieurs et près de 300 imams sur 3 000 (soit 10 %) sont payés par l’étranger. De plus, les quelques imams mis en cause pour le radicalisme de leurs prêches sont socialisés depuis leur jeunesse sur le territoire français. Les imams issus de l’islam dit consulaire sont, eux, légalistes et respectueux des lois du pays d’accueil. Bien qu’il ne fasse pas l’unanimité auprès de ses coreligionnaires, le CFCM est cependant clairement identifié par les cadres des autres obédiences religieuses et par les politiques.
Trente années nous séparent de la première institution représentative (le CORIF, en 1988), mais la situation reste fragile. Toute nouvelle organisation, peu importe sa forme, continuera d’être contestée. Car la plupart des musulmans ne sont pas en demande d’institutions représentatives, au contraire de l’État qui recherche un interlocuteur unique. Aussi est-il plus sage de capitaliser sur l’expérience du CFCM en élargissant sa représentativité (parité, jeunesse, diversité) et en améliorant son fonctionnement interne. Les institutions survivent toujours aux individus. Ce sera aussi une vérité pour les musulmans de France.