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Indigence




Indigence

 

Le Premier ministre Manuel Valls déclarait sur un ton alarmiste : « Il y a une forme de minorité agissante, des groupes (salafistes) sont en train de gagner la bataille idéologique et culturelle de l’islam en France. »

Ajoutant : « Le débat ne (doit) pas seu lement se faire entre l’islam et la société, mais bien au sein même de l’islam. »

D’abord, rappelons que le niveau de « menace » évoqué est surestimé. Les musul mans de France dans leur majorité ont plutôt tendance à évoluer vers un syncrétisme des courants islamiques, passé au mixeur des convenances personnelles.

Ensuite, reconnaissons que l’influence d’un islam codifié et normatif est bien réelle auprès de nombre de jeunes musulmans, qu’ils soient fragilisés socialement ou en situation de réussite professionnelle. Fort heureusement, le salafisme n’a pas encore remporté la bataille au sein de l’islam de France.

Mais nous devons rester vigilants. Car le plus grand danger est l’état d’indigence dans lequel évolue l’islam de France. Les structures éducatives et religieuses animées par des imams importés mais ne connaissant pas le contexte sociologique de la France ou par des imams français mais payés au lancepierre ne peuvent résister longtemps à l’idéologie du salafisme qui, elle, est financée par les pétrodollars et relayée par la puissance d’Internet.

Pourtant, les initiatives culturelles qui encouragent le débat au sein de l’islam sont bien là. Salamnews, qui a fait du plu ralisme sa ligne éditoriale, est un bel exemple.

Mais, là aussi, l’indigence de l’État fran çais aux innombrables conseillers et consultants bombardés spécialistes de l’islam est patente. Tant est son incapacité à iden tifier et à encourager les acteurs d’une réelle contreoffensive


Mohammed Colin le Vendredi 29 Avril 2016


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Mohammed Colin - 12/06/2023
Pierre Boulle, auteur de La planète des singes, n’a pas eu le loisir de pianoter sur les smartphones mais sa vision d'une humanité qui régresse au stade de l’animal illustre bien les inquiétudes que génèrent aujourd’hui les technologies. Avec ChatGPT, c’est qu’à force de tout déléguer, en particulier notre réflexion, on peut craindre de s’affaiblir cérébralement. Bien sûr, certains diront que c’est une vieille rengaine dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication. Des débats similaires sur le passage des cultures orales aux cultures écrites animèrent les échanges des élites d’autrefois. Socrate attribuait la primauté au propos oral sur l’écrit par exemple. Se questionner ne signifie pas refouler les évolutions techniques. C’est au contraire aider à penser le cadre pour une bonne intégration des outils. Dans le cas des IA, la venue de ChatGPT offre une nouvelle perspective pour réfléchir collectivement sur ce qui fonde notre humanité.  Au moment où sont écrites ces lignes, Paris accueille les nations du monde pour trouver des solutions contre la pollution des matières plastiques. La conception d’un traité juridique est à l’ordre du jour. « Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans », alerte la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Une calamité telle qu'elle fait émerger un septième continent en plein océan Pacifique que pourrait observer la Saoudienne Rayyanah Barnawi, première femme arabe à aller dans l’espace et à réaliser que cette matière « miracle »  issue des industries pétrolières de l’après-Seconde Guerre Mondiale est devenue, 70 ans après, un fléau planétaire. N’attendons pas ce temps pour faire cet horrible constat avec l’industrie du numérique. Vitalik Buterin, fondateur de la blockchain d'Ethereum, seconde cryptomonnaie après le Bitcoin, annonce vouloir réduire de 99 % sa production énergique. C’est un très bon signal.