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Doutes et certitudes



Vous traversez un moment difficile ? Vos réactions et celles des autres vous surprennent ? Vous avez l’impression d’être dans une impasse ? Quelle décision prendre ?…Cette rubrique accueille vos questions, vos réflexions ou tout simplement vos partages d’expériences. À partir du bel islam et d’une lecture appliquée du Coran, des solutions peuvent toujours être trouvées. Posez vos questions à de vousanous@salamnews.fr


« JE VIENS DE PASSER LE BAC (avec succès, ouf !) mais j’ai un gros souci

Dans mes relations avec mes amis. J’ai tendance à être solitaire, à avoir besoin de me réfugier dans ma bulle, car je trouve que les gens sont trop durs. Je ne les comprends pas, je ne partage pas les mêmes valeurs en général. Par exemple, les amis ne pensent qu’à s’amuser, à faire la fête ; mais moi, cela ne me dit rien, et ils me traitent de rabat-joie. Je suis inquiète pour mon avenir, est-ce que je suis parano ? » Aminata, 18 ans

Chams en Nour :

Peut-être aviez-vous besoin de vous concentrer sur votre examen ? Et de ce point de vue vous avez bien fait, puisque vous avez passé avec succès cette épreuve qui vous ouvre les portes de la vie d’adulte. Mais si vous avez tendance à préférer la solitude, en effet, à votre âge, ce n’est généralement pas courant. Il y a bien sûr un équilibre à trouver. Il faudrait en savoir plus sur votre histoire, votre enfance, les relations dans la famille, les frères et sœurs. Votre place dans la fratrie, par exemple, peut avoir son importance. Vous êtes à un âge de transition souvent malaisé, le moment où l’on s’élance dans la vie nécessite d’avoir de bonnes assises. Parfois, on peut en manquer et l’envol est de ce fait plus difficile.

« MA FILLE ME REPROCHE de n’avoir pas su la soutenir,

et je vous avoue qu’elle n’a pas tort. Elle est courageuse, a réussi ses études, commence à travailler et elle s’est construite en l’absence d’une maman, car ma première femme est décédée quand elle a eu 4 ans. Je me suis remarié quelques années plus tard. Je reconnais que je ne me rendais pas compte qu’elle se battait toute seule et je n’ai pas voulu voir que sa belle-mère ne s’intéressait pas à elle. J’ai sans doute été trop accaparé par mon travail. Pourtant, je suis sûr de l’avoir encouragée, mais je n’ai pas dû en faire assez… Être père, ce n’est pas toujours facile. » Omar, 47 ans

Chams en Nour :

En effet, être père est difficile. Son rôle est réel et symbolique à la fois. Il a le devoir de protéger, d’offrir les meilleures conditions d’épanouissement possible à ses enfants. Il les prépare à la vie en société, à tenir compte des règles, et des autres en général. Il est aussi de donner l’exemple par son comportement. Pas toujours évident, en effet. Mais il y a aussi le niveau symbolique. Il est alors le représentant de la Loi, il est celui qui transmet les valeurs de ses ancêtres aux géné- rations futures. C’est un passeur des valeurs vraies. Une « sacrée » responsabilité, n’est-ce pas ? L’intention compte plus que tout en islam. Si vos intentions étaient et sont bonnes, votre fille saura le comprendre. Si non, il vous reste la possibilité de lui demander pardon du fond du cœur. Cela aussi, elle devrait pouvoir le comprendre. 

Par Chams en Nour, psychanalyste le Mardi 1 Octobre 2013


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La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.