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Covid-19, le monde d’après




Pour nos générations qui n’ont pas connu de guerres, ce virus est tombé pour nous comme une grande catastrophe ouvrant une séquence inédite dans l’histoire de France. Cette pandémie et le confinement qui s’est ensuivi ouvrent chez les gens un questionnement nouveau sur l’après. Comme une sorte de grand marteau qui est venu fracasser la grande horloge du temps et a mis en suspens les routines quotidiennes.
Cette épreuve à l’échelle individuelle requestionne sur ce que l’on est, qui l’on est et sur ce que sera la vie d’après. A l’échelle des organisations et des entreprises, la nécessité de la distanciation sociale peut interpeller sur une possible déshumanisation des sociétés.
Voici deux exemples parmi d’autres qui appellent à la réflexion :
Le premier est l’habitat des familles nombreuses aux revenus modestes qui habitent dans un logement social très réduit en espace. Désormais, contre toute attente, les logements des années 1960-1970, tant conspués auparavant par leurs espaces généreux, leurs commodités et surtout leurs larges balcons  sont à l’ère du Covid-19 vu avec un autre regard. A réétudier donc ! Evidemment sans tomber dans l’effet de la barre massive ou encore de la tour ingrate !
Le second concerne le monde religieux qui n’est pas exempt de la nécessité de s’adapter. Au contraire, il a pris de plein fouet cette crise sanitaire. La plupart des imams se sont trouvés désemparés face à l’obligation de suspendre les rites funéraires et de fermer leurs mosquées pour éviter la diffusion du virus. De nombreux fidèles l’ont vécu comme une sorte de double  peine. Mais pouvions-nous faire autrement ? Pour le funéraire, non ! Et pour l’exécution des offices religieux à distance par l’intermédiation d’une application numérique, c’est non également à écouter les diverses autorités religieuses d’aujourd’hui. Mais la mission de l’imam ne s’arrête pas aux prières. Loin de là ! Le lien avec les fidèles est très important, surtout dans une période aussi incertaine que celle que nous vivons. L’association Hozes a su comprendre les enjeux en proposant des soirées sur Zoom chaque nuit du Ramadan pour ainsi combler le vide des iftars. Les imams devraient sans hésiter se rapprocher de cette structure pour bénéficier de leur expérience très novatrice dans ce milieu. Ils ont tout intérêt à prendre le virage technologique pour se connecter aux besoins de leurs fidèles, surtout des plus jeunes. Une impérieuse nécessité.

Mohammed Colin le Mercredi 22 Juillet 2020


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Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.