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Coupables à tout prix




Coupables à tout prix
Le grand danger, en cette période de crise, est la recherche de coupables. Si cette activité a toujours été le fonds de commerce des partis xénophobes comme le Front national, ce qui change aujourd’hui, c’est l’adhésion de plus en plus massive à ces thèses. En panne de programme politique, les partis traditionnels prônent un discours simpliste expliquant la crise de la France par le trop-plein d’étrangers sur le sol national et l’insécurité qui serait liée à l’immigration : des idées qui séduisent, y compris dans la société « bien-pensante ».
 
Outre le fait de saper les valeurs d’accueil de la France (sic), ces idées reçues nous mènent vers un repli malsain. L’Histoire nous enseigne où nous conduit cette chasse aux coupables. Le pain de personne n’a été volé ! On pourrait voir un pied de nez à ceux qui se réclament des thèses frontistes, à travers la victoire au concours de la meilleure baguette de Paris : l’heureux gagnant est d’origine tunisienne. À ce titre, il livrera pendant un an l’Élysée. Cet événement est signifiant. Le métier de boulanger est une activité difficile ; il faut être à pied d’oeuvre dès 3 heures du matin, sous la chaleur des fourneaux. De plus en plus de boulangers sont d’origine extraeuropéenne comme beaucoup d’autres métiers réputés ardus.
 
L’immigration est en réalité nécessaire, car elle pourvoit en main-d’oeuvre des secteurs d’emploi que les nationaux refusent à cause de la pénibilité du travail. Sans oublier que face à une population vieillissante, les descendants d’immigrés, avec le dynamisme de leur jeunesse et leur esprit entrepreneurial, apportent leur contribution à une France qui ne peut plus nier une partie d’elle-même : la richesse de sa diversité. Pour l’heure, il serait bien de se serrer les coudes.


Mohammed Colin le Lundi 10 Juin 2013


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Edito

Notre humanité entre l’IA et le carbone

Mohammed Colin - 12/06/2023
Pierre Boulle, auteur de La planète des singes, n’a pas eu le loisir de pianoter sur les smartphones mais sa vision d'une humanité qui régresse au stade de l’animal illustre bien les inquiétudes que génèrent aujourd’hui les technologies. Avec ChatGPT, c’est qu’à force de tout déléguer, en particulier notre réflexion, on peut craindre de s’affaiblir cérébralement. Bien sûr, certains diront que c’est une vieille rengaine dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication. Des débats similaires sur le passage des cultures orales aux cultures écrites animèrent les échanges des élites d’autrefois. Socrate attribuait la primauté au propos oral sur l’écrit par exemple. Se questionner ne signifie pas refouler les évolutions techniques. C’est au contraire aider à penser le cadre pour une bonne intégration des outils. Dans le cas des IA, la venue de ChatGPT offre une nouvelle perspective pour réfléchir collectivement sur ce qui fonde notre humanité.  Au moment où sont écrites ces lignes, Paris accueille les nations du monde pour trouver des solutions contre la pollution des matières plastiques. La conception d’un traité juridique est à l’ordre du jour. « Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans », alerte la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Une calamité telle qu'elle fait émerger un septième continent en plein océan Pacifique que pourrait observer la Saoudienne Rayyanah Barnawi, première femme arabe à aller dans l’espace et à réaliser que cette matière « miracle »  issue des industries pétrolières de l’après-Seconde Guerre Mondiale est devenue, 70 ans après, un fléau planétaire. N’attendons pas ce temps pour faire cet horrible constat avec l’industrie du numérique. Vitalik Buterin, fondateur de la blockchain d'Ethereum, seconde cryptomonnaie après le Bitcoin, annonce vouloir réduire de 99 % sa production énergique. C’est un très bon signal.