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Contre le nettoyage religieux




Contre le nettoyage religieux

Décidément, l’islam, religion millénaire et planétaire, n’aura pas fini d’être l’otage de groupes sectaires en proie au fanatisme et au délire de toutes sortes. À l’heure des réseaux sociaux et de la démocratisation tous azimuts des moyens de communication, cette religion sans clergé est plus que jamais vulnérable à toutes les formes d’impostures. N’importe quel déséquilibré mental peut se servir du nom de l’islam pour assassiner des gens innocents tout en prenant les 1,5 milliard de musulmans en otages. C’est pourquoi il est indispensable que les institutions musulmanes de se saisissent de la parole pour réaffirmer certaines vérités et confondre la duperie. Nous saluons dans cet édito l’initiative du CFCM de s’être engagé publiquement en faveur des chrétiens d’Orient et d’avoir dénoncé leurs massacres. Mais il faut le dire, c’était le minimum que l’on pût faire.
Car ce qui se passe en Irak est une ignoble caricature. Une bouffonnerie macabre. Mais nous, musulmans de France, devons aller plus loin et nous intéresser aux injustices commises à l’égard des minorités, chrétiennes ou autres, dans les pays musulmans ordinaires. Que ce soit les coptes d’Égypte, les chrétiens du Pakistan ou ceux du Golfe, nous, musulmans de France, devons affirmer notre solidarité et nous soulever contre ces vexations quotidiennes qui aboutiront forcément à un nettoyage religieux. Ces traitements ignobles sont contraires aux valeurs musulmanes et républicaines que nous portons en nous. S’engager pour le respect des chrétiens d’Orient donnerait beaucoup plus de sens au combat à mener contre l’islamophobie dans nos sociétés sécularisées.


Mohammed Colin le Mercredi 1 Octobre 2014


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Edito

Notre humanité entre l’IA et le carbone

Mohammed Colin - 12/06/2023
Pierre Boulle, auteur de La planète des singes, n’a pas eu le loisir de pianoter sur les smartphones mais sa vision d'une humanité qui régresse au stade de l’animal illustre bien les inquiétudes que génèrent aujourd’hui les technologies. Avec ChatGPT, c’est qu’à force de tout déléguer, en particulier notre réflexion, on peut craindre de s’affaiblir cérébralement. Bien sûr, certains diront que c’est une vieille rengaine dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication. Des débats similaires sur le passage des cultures orales aux cultures écrites animèrent les échanges des élites d’autrefois. Socrate attribuait la primauté au propos oral sur l’écrit par exemple. Se questionner ne signifie pas refouler les évolutions techniques. C’est au contraire aider à penser le cadre pour une bonne intégration des outils. Dans le cas des IA, la venue de ChatGPT offre une nouvelle perspective pour réfléchir collectivement sur ce qui fonde notre humanité.  Au moment où sont écrites ces lignes, Paris accueille les nations du monde pour trouver des solutions contre la pollution des matières plastiques. La conception d’un traité juridique est à l’ordre du jour. « Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans », alerte la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Une calamité telle qu'elle fait émerger un septième continent en plein océan Pacifique que pourrait observer la Saoudienne Rayyanah Barnawi, première femme arabe à aller dans l’espace et à réaliser que cette matière « miracle »  issue des industries pétrolières de l’après-Seconde Guerre Mondiale est devenue, 70 ans après, un fléau planétaire. N’attendons pas ce temps pour faire cet horrible constat avec l’industrie du numérique. Vitalik Buterin, fondateur de la blockchain d'Ethereum, seconde cryptomonnaie après le Bitcoin, annonce vouloir réduire de 99 % sa production énergique. C’est un très bon signal.