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Confidences d’Imany



De sa voix grave et chaude, la belle plante d’origine comorienne, tour à tour athlète, mannequin et enfin chanteuse, nous livre les trucs beauté qu’elle a glanés au gré de ses métiers, de Paris à New York.


© Barron Claiborne
© Barron Claiborne

Qu’as-tu gardé comme astuces beauté de ton expérience de mannequin ?

Je suis une terroriste du démaquillage ! Je ne me démaquille jamais avec des lingettes ou de l’eau mais toujours avec un lait Shiseido [1]. Et pour éviter l’accumulation de sébum, je fais un gommage avec la crème gommante douce de Caudalie [2], tous les 10 jours environ, suivi d’une application de leur eau de beauté. Pour la scène, je me maquille de façon un peu soutenue avec les pigments de MAC qui sont super beaux. En blush, j’utilise leur référence Fever [3]. J’adore aussi tous les produits Dr Hauschka [4] et je porte des gants hydratants [5, The Body Shop] quand je n’ai rien à faire la journée ou pour dormir la nuit. Je me réveille toujours avec des mains de jeune fille 

Le foulard, c’est un principe religieux ou un pur accessoire de mode ?

C’est juste un accessoire, mais ça fait plaisir à toutes mes tantes coco qui me félicitent de sortir toujours couverte ! En fait, c’est un cachemisère parce que j’ai les cheveux crépus et très rebelles et qu’à cause du mannequinat je me suis fait bousiller les cheveux entre les défrisages, les colorations... Du coup, j’ai commencé à porter des foulards [6, Frey Wille] par accident, pour pouvoir monter sur scène même sans avoir « fait mes cheveux ». Et c’est devenu ma signature : certains ne me reconnaissent pas lorsque je n’ai pas de foulard. Et si ça peut donner des idées aux filles pour porter le foulard différemment, je suis ravie !

Comment répares-tu tes cheveux abîmés ?

Je les ai rasés il n’y a pas très longtemps, et maintenant je les laisse nature. J’évite d’y toucher si ce n’est pour les laver avec un shampooing adapté [7, Ducray] après avoir laissé poser de l’huile de coco bio [8, Terre d’Oc] préalablement chauffée dans mes mains.

Te tournes-tu vers les marques estampillées « beauté noire » ?

Je cherche d’abord un produit de bonne qualité et le problème des produits afro, c’est qu’ils sont un peu ghettoïsés. Ce qui est bien à New York, c’est que les grandes marques comme Chanel par exemple ont élargi leur gamme aux peaux noires, mais cela n’existe pas encore en France. En plus, on ne communique pas dessus, mais il faut savoir que même si c’est cher, la femme noire achète.

Fais-tu partie de ces mannequins qui peuvent s’empiffrer sans grossir ?

Complètement ! Je ne me suis jamais privée de dessert et j’ai toujours bien mangé. Mais j’ai toujours pratiqué beaucoup de sport. Avant, je faisais de l’athlétisme et quand j’étais à New York je faisais des arts martiaux, de la boxe thaï, du grappling… mais je devais éviter les bleus donc j’avais briefé mon coach ! À Paris, je cours le matin et j’essaie de beaucoup marcher. Je cuisine tout moi-même, de préférence à la vapeur, je mange bio… mais le bio halal, c’est très difficile à trouver ! J’ai quand même réussi à dénicher un stand au marché de Bastille qui fait des poulets halal bio ! Enfin, je ne suis pas intégriste, juste une control freak !


Le premier album d’Imany, The Shape of a Broken Heart, est sorti en mai. Retrouvez toutes ses dates de concerts sur www.imanymusic.com


Par Anne-Flore Gaspar-Lolliot le Vendredi 1 Juillet 2011


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