Connectez-vous S'inscrire
Salamnews

Confidences d’Emel MATHLOUTHI



Derrière ce regard perçant se cache une jeune femme douce et enjouée. Emel Mathlouthi, qui fut révélée lors de la révolution tunisienne, poursuit son bonhomme de chemin avec succès.


© Azza Béji & Gaith Arfaoui
© Azza Béji & Gaith Arfaoui


Cela fait quatre ans que vous habitez Paris, comment apportez-vous votre petit bout de Tunisie ?

Mon pays est dans mon coeur, dans ma tête, il m’influence dans ma musique, dans mon chez moi. J’aime les couleurs chaudes, les ambiances du monde. Dans ma cuisine, je mélange les épices comme le curcuma, le paprika, le thym. Je réussis à la perfection le riz djerbien, un méli-mélo de saveurs et de viandes avec du riz.

Côté mode, avez-vous la même philosophie ?

Je change d’influences tous les jours ! Mon truc à moi, c’est la robe noire [1] cintrée qui fait ressortir ma taille fine tout en gommant mes hanches. Je me lâche beaucoup plus sur les accessoires comme les boucles d’oreille [2], que je collectionne à chaque voyage : Yémen, Canada, Géorgie, Jordanie…

Sur la pochette de votre album, on vous découvre naturelle et sensuelle à la fois. À votre image de tous les jours ?

Je suis plutôt naturelle, même si j’adore me maquiller. J’ai eu ma période smoky-eye, puis dégradé de couleurs. Quelques touches de couleurs suffisent comme  un mascara bleu [3] sur un maquillage nude. En ce moment, je suis plutôt sur le regard ourlé à l’eye-liner. Je laisse mes cheveux bouclés grâce au lait ultra doux de Garnier [4]. J’utilise beaucoup l’eau de rose [5] pour ma peau aussi. 

Votre objet de beauté fétiche ?

Sans hésitation le rouge à lèvres, l’emblème absolu de la féminité ! Il doit être mat et rouge, soit bordeaux ou vermillon. J’ai trouvé mon bonheur avec le rouge Pur couture d’Yves Saint-Laurent [6].

Vous êtes ce qu’on appelle une chanteuse « à voix ». Comment prenez-vous soin de cet organe si précieux ?

J’ai appris seule à apprivoiser ma voix, seulement en écoutant les plus grandes comme Céline Dion et Mariah Carey. Au quotidien, je prends soin de beaucoup boire pour hydrater mes cordes vocales et, chaque matin, je mange du miel aux fleurs, à jeun. Avant de préparer un concert ou si je suis malade, je me fais une potion d’huile d’olive, de citron et de miel. Le remède imparable !

Au-delà de votre voix, votre aura sur scène est remarquable. Suivez-vous une préparation physique ? 

Je choisis mes loisirs en fonction du bénéfice qu’ils m’apportent dans mon métier. Je pratique la danse contemporaine pour être plus à l’aise avec mon corps et l’apprivoiser différemment. Le Pilates me permet de recentrer ma stature sur scène. Enfin, la natation m’apprend à mieux savoir respirer, ce qui est très bon pour le souffle et le chant. 

Quel est votre secret de bien-être par excellence ?

Celui de ma mère : manger des fruits pour leurs bienfaits certes, mais ensuite en garder un peu pour se faire un masque minute. Naturel et efficace : c’est aussi ça, ma conception de la beauté !


Son album Kelmti Horra vient de sortir chez World Village. Emel Mathlouthi entame une série de concerts dans les mois qui viennent. Pour aller l’applaudir, rendez-vous sur son site http://emelmathlouthi.com/ 


Par Karima Peyronie le Vendredi 2 Mars 2012


Dans la même rubrique :
< >

Edito | Tête d'affiche | Une Ville, une mosquée | Beauté | Business | Sport | De vous à nous





Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.