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Salamnews

70 ans




Les 70 années de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Celle-ci reste cet horizon moral de notre temps, comme le dit si bien Robert Badinter, l’ancien ministre de la Justice.
Mais, dans la réalité, ces valeurs sont quotidiennement soumises à rude épreuve. Les politiques de plus en plus répressives, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’utilisation des armes de guerre contre les populations civiles, les camps d’internement comme ceux des Ouighours, en Chine, ou la persécution des Rohingyas, en Birmanie, illustrent l’affaiblissement croissant des droits humains à travers le monde.
La montée des extrêmes droites et autres partis populistes dans les principales démocraties risque, hélas, d’amplifi er le mouvement. Sans parler du dérèglement climatique, qui pousse des millions d’individus sur les dangereuses routes de l’exil, où la vie humaine ne vaut pas grand-chose.
D’ailleurs, le regretté Stéphane Hessel, celui qui participa comme témoin privilégié à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, confi a il y a quelques années à Salamnews, avec un certain réalisme : « Le merveilleux programme de 1948 n’est encore qu’un programme… Faute de ressources financières pour certains pays et faute de soutiens politiques des gouvernements pour d’autres. » Il faudra donc à ce réalisme de la raison y associer l’optimisme de la volonté pour tenter
d’inverser la tendance.

Mohammed Colin le Lundi 12 Novembre 2018


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Edito

La double onde de choc

Mohammed Colin - 23/10/2023
Au moment où nous mettons sous presse ce numéro dont le dossier, décidé il y a plusieurs semaines, porte sur le dialogue interreligieux à l’occasion des 50 ans du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique, nous avons été heurtés au plus profond de nous-mêmes par la barbarie qui s’est abattue sur des civils israéliens et celle qui est ensuite tombée sur les civils palestiniens. Et il y a cette angoisse que le pire n’est toujours pas encore arrivé. Quand le sang d’enfants coule, à défaut de pouvoir sauver ces vies, nous nous devons de condamner ces actes abjects par tout ce qu’il y a en nous d’humanité. Ce nouvel épisode tragique nous rappelle tristement que le conflit dure depuis plus de 75 ans. La solution est résolument politique et le statu-quo mortifère auquel la communauté internationale s’est accommodée est intenable. Toutes les énergies doivent s’orienter vers la mise en oeuvre d’une paix juste et durable dans la région. Ébranlé par l’onde de choc de la tragédie du Moyen-Orient, comme si cela n’était pas suffisant, voilà qu’une nouvelle fois encore, le terrorisme sévit au sein de notre école, enceinte républicaine symbolisant l’avenir de notre nation. Hier Samuel Paty, aujourd’hui Dominique Bernard. Il est toujours insupportable de voir, au nom de la deuxième religion de France, qu’on assassine nos concitoyens, tue nos enseignants. Pire encore, de voir l’effet toxique à long terme sur notre tissu social si nous ne faisons pas preuve de résilience. En effet, il faut accepter qu’en démocratie, le risque zéro à propos d’attentats ne puisse exister sans remettre en cause l’État de droit. De même, il est illusoire de vouloir supprimer les divisions internes de notre société, de taire ses conflictualités aussi exacerbées soient-elles, car c’est le principe même de la démocratie. Pour être résiliant, nous devons apprendre à les assumer.